Série « Domme vu par Lucien de Maleville » : L’inondation à Cénac (8)
L’association propose de poursuivre la découverte d’une œuvre de l’artiste-peintre Lucien de Maleville (1881-1964) sur un sujet en relation avec Domme et ses alentours.
La représentation de la bastide, de ses ruelles, de ses places, de certains de ses édifices, occupe une place importante dans l’œuvre de Maleville qui a vécu une grande partie de sa jeunesse à Domme qu’il a pu ensuite contempler depuis Cénac à partir de 1938. Décédé en 1964, Maleville est inhumé au cimetière de Domme.
Un spectacle de la nature
La barre de Domme offre un point de vue inégalé sur la Dordogne depuis le cingle de Montfort jusqu’aux rochers de la Roque-Gageac, où le contraste est donné tant par la matière (l’eau, les rochers, les arbres) que par les formes (le ciel, la vallée, les coteaux, la falaise).
Dans les premiers jours de cette année 2018, le promeneur y a apprécié le point de vue exceptionnel sur la crue de la rivière. C’est ce même « spectacle de la nature » que Maleville a saisi dans cette étude réalisée lors de l’inondation exceptionnelle de 1959.
Etude sur le motif et composition d’atelier
Intitulée L’inondation à Cénac, elle est réalisée sur le motif, depuis l’esplanade de la Barre où Maleville pose son chevalet. Elle constitue la préparation d’une composition d’atelier de plus grand format, œuvre aboutie qu’il choisit de présenter la même année au Salon des artistes français à Paris.
La montée des eaux, autour du cingle de la rivière déformée, offre à Maleville un sujet de composition intéressant où s’entremêlent le bleu de cobalt, les ocres jaune et rouge, le blanc de zinc, le vert émeraude.
L’intemporalité de l’oeuvre
Pour Maleville, « la nature est plus sale » (Notes d’art), c’est-à-dire plus inattendue, plus surprenante, moins ordonnée. A l’exception de l’intempérie, Maleville oppose un « arrêt sur image » qui permet de dépasser l’émotion provoquée par le paysage dévasté pour percevoir la constance du mouvement et de l’écoulement de la rivière.