PRESENTATION DU FONDS D'ATELIER

Maleville a travaillé sur le motif et en atelier durant toute la durée de sa production artistique, soit plus de 60 ans.

Dans ses différents lieux de vie – Parc de la Malmaison (Ile-de-France), Château de Caudon à Domme(24), Château de Fénelon à Sainte Mondane (24), Aiguevive à Cénac (24), un espace dit atelier était dédié à son travail d’artiste. Artiste vivant pour son art, Maleville passait de longues journées dans son atelier lorsqu’il ne travaillait pas sur le motif. Ce lieu interdit aux proches était indépendant de la maison principale. Le dernier atelier occupé par l’artiste fut celui de sa demeure d’Aiguevive où il regroupa l’ensemble de ses effets.

Après la mort de l’artiste en 1964, l’atelier fut fermé et préservé intact par la famille. Avec la vente de la propriété d’Aiguevive en 1995, le fonds d’atelier, c’est-à-dire l’ensemble des pièces constituant l’atelier de l’artiste, a été mis en carton et stocké.

La publication d’un livre monographique sur l’artiste en 2014, sous la direction de l’association Lucien de Maleville, a nécessité au préalable d’engager un travail de défrichage des pièces de l’atelier qui a permis d’isoler les éléments plus intimes ne relevant pas directement de l’activité d’artiste de Lucien de Maleville. Un chantier de numérisation a en parallèle été entamé.

Ce premier travail a révélé :

• la richesse et le nombre important de pièces ;
• l’intérêt patrimonial d’un fonds complet non divisé après la mort de l’artiste.

En 2017, les ayants-droits de l’artiste décident de confier à l’association la gestion du fonds d’atelier de Lucien de Maleville, en tant que typique atelier d’artiste de la première moitié du XXème siècle.

L’association pilote le projet scientifique et culturel de conservation et de mise en valeur du fonds d’atelier dont l’objectif est multiple :

• dépasser la connaissance des œuvres in situ pour mieux saisir la genèse de la création chez l’artiste Lucien de Maleville ;
• pérenniser ce fonds par un dispositif de conservation préventive adéquate, par un inventaire muséologique – marquage des effets, constitution de dossiers d’œuvres (documentation, correspondances, articles de presse etc.) – et par une numérisation;
• disposer d’un accès approprié à ce fonds en vue de l’exploiter et de le valoriser ;
• ouvrir le fonds à la consultation, en particulier de la communauté scientifique mais aussi du grand public (site internet dédié);
• valoriser et exploiter le fonds au travers d’expositions et de restaurations préventives d’œuvres ;
• dresser le catalogue raisonné de l’artiste, c’est-à-dire l’inventaire complet et exhaustif de ses œuvres, rendu possible par ses écrits.

Ces axes remplissent un objectif plus global de valorisation du patrimoine artistique périgourdin et aquitain.

Sur le plus long terme, une réflexion pourra être conduite sur le versement du fonds à une institution publique.

L’association a pour mission d’inventorier et numériser entièrement ce fonds dans le but de le valoriser autour de présentations ciblées.

Des journées portes ouvertes sont organisées dans son local.

L’intervention archivistique réalisée en 2020 et 2021 par Manon MIGOT avec l’appui de madame papier sur le fonds Lucien de Maleville a permis tout d’abord de rendre compte de son importance matérielle. L’ensemble du fonds a été inventorié au niveau du dossier et conditionné avec du matériel spécifique à la conservation préventive. Un exemple de chaque pièce a été numérisé afin de mettre en lumière la diversité des documents que Lucien de Maleville a conservés et produits au cours de sa vie.

La réalisation de l’inventaire complet du fonds d’atelier a mis en lumière la richesse et la diversité des supports : cahiers de notes, carnets de croquis, lettres, photographies, ouvrages, journaux, cartes postales, objets et vêtements. Autant de documents que Lucien de Maleville lui-même avait soigneusement classés, rassemblés, compilés et annotés afin de ne perdre aucune information.

Son œuvre plastique est le noyau du fonds. Des caricatures aux études académiques, des croquis de la Première Guerre mondiale aux paysages du Périgord ou du Maroc, des menus aux illustrations d’ouvrages, cet éventail de représentations indique sans conteste la variété de son travail artistique.

Aussi, plus de 4 000 croquis des monuments historiques ont été inventoriés, de même que 225 objets présents dans son atelier. Parmi eux, se trouve son matériel de peinture, de dessin, de gravure, ainsi que des outils de mesures. Lieu de « rêverie devant l’étude » ainsi qu’il le décrivait, l’atelier témoigne aussi du travail intellectuel de Lucien de Maleville avec ses notes d’art.

La conservation préventive de ce fonds d’archives a demandé une attention particulière tant au niveau du matériel utilisé en fonction de la taille des supports (cartes postales, affiches, objets, photographies, tableaux, vêtements) que des procédés hétéroclites utilisés par l’artiste (peinture, aquarelle, crayon graphite, estampe, fusain, lithographie, chalcographie, xylographie).

Les opérations de numérisation se sont orientées prioritairement sur les pièces fragiles et sur une sélection de documents représentatifs du fonds d’archives.

Un travail complémentaire de description à la pièce et d’indexation concernant des pièces significatives du fonds de Lucien de Maleville est à envisager par l’association. En parallèle, la numérisation est à réaliser sur l’ensemble du fonds pour qu’il puisse être à terme entièrement consultable en ligne.