À PARIS

De La Sorbonne aux ateliers de dessin

Lucien de Maleville poursuit à Paris ses études de droit à l’université de La Sorbonne par tradition juridique familiale, comme descendant de Jacques de Maleville, un des rédacteurs du Code civil.

Ni ses études ni son handicap physique – enfant, la poliomyélite lui a détruit les muscles du bras gauche – ne suffisent à le détourner de son irrésistible vocation.

Il fréquente ainsi dès 1899 l’Atelier Guérin, atelier créé dans les années 1820 par le peintre néoclassique Pierre-Narcisse Guérin (1777-1835), ainsi que l’Académie Vitti, à laquelle il noue des amitiés artistiques qu’il conserve tout au long de sa vie.

Il voue une passion pour la peinture et le dessin et décide de s’y consacrer pleinement « enfin licencié » en droit en 1903.

Une technique classique rigoureuse : l’Académie Julian et l’Ecole des Beaux-arts de Paris

A partir de 1903 et jusqu’à 1907, il fréquente l’Académie Julian, rue du Dragon, au sein de l’Atelier de Jean-Paul Laurens vers lequel il est peut-être orienté par Léon Félix, et au sein de l’Atelier de Octave Guillonnet (1872-1967), peintre officiel de la IIIème République, grand décorateur des Palais nationaux.

A partir d’avril 1905, Laurens le fait inscrire comme auditeur libre à l’Ecole des Beaux-arts ce qui lui permet d’assister aux cours oraux et d’étudier dans les Galeries et à la Bibliothèque jusqu’à 1911, année de sa première participation au Salon. En 1913-1914, il est inscrit comme étudiant au Collège libre des sciences sociales.

Premières corrections et amitiés artistiques

Il reçoit ses premières corrections au « Studio » de maître Laporte-Blairsy, statuaire, de Guillonnet, de Adler (1910) et de Léon Félix. Maleville fréquente aussi l’atelier du peintre paysagiste Louis Cabié et reçoit les conseils de H. de Callas.

Le jeune artiste rencontre des célébrités de la peinture d’alors : Dunoyer de Segonzac, Boussingault et Luc-Albert Moreau.

Travailleur acharné et méthodique, il profite aussi pleinement de ces années de liberté et de jeunesse où les « parties de vélo » sont peu à peu remplacées par les ballades à moto et les escapades en voiture, au volant de sa « Cloc-cloc ». Un bal, une soirée dansante, un repas festif… et c’est à lui qu’on fait appel pour en créer l’affiche. Il en réalise quelques-unes sur commande, s’inspirant notamment de l’univers de Toulouse-Lautrec.