A l’occasion de l’exposition Femmes en Regards, Regards de femmes organisée par la Ville de Sarlat à la Chapelle des Pénitents blancs, du 1er juin au 15 août 2021, sera présenté un portrait de Georgette LAMPRE (1897-1985), épouse du peintre périgourdin Lucien de MALEVILLE.
par Caroline de Maleville, belle-fille de Georgette Lampre
Cette parisienne pure souche arrive jeune mariée en 1920 au château féodal de Fénelon, propriété de son époux. Elle y découvre le confort succinct, pas de chauffage, pas de thé ni de café mais la soupe pour le petit-déjeuner. Les domestiques ne parlent pas français, mais le patois périgourdin. La fille unique de Georges LAMPRE, archéologue et journaliste qui a participé à la Mission archéologique française de Perse, ne désarme pas. Intellectuelle très libre, une des rares femmes de son époque à être diplômée du baccalauréat, licenciée de Chaldéen, elle apprend le patois.
Elle retrouve en Périgord tout ce qui a baigné son enfance et suit son penchant pour la recherche. Elle se lance d’abord dans la recherche culturelle qui l’amène à concevoir et animer une série de conférences sur Montaigne (cf. Le Périgourdin de Bordeaux n°23, février 1935 – n°27, juin 1925 – n°34, janvier 1926 – n°35, février 1926). Consciente de la nécessité de ne pas perdre les traces du passé, elle s’auto-documente avec l’aide de son mari, sur les vieux métiers du Périgord et présente à de multiples reprises le résultat de son travail à travers un document intitulé « Les vieux métiers d’antan » (cf. Le Périgourdin de Bordeaux n°44, novembre 1926), accompagné de photographies sur plaques de verre.
Lorsque Lucien de Maleville est chargé du recensement des monuments et sites d’Aquitaine, elle l’accompagne dans ses différents périples. En amont, c’est elle qui travaille tout l’aspect patrimonial et historique. Sur place, pendant que Lucien croque les monuments, elle prend des photos, tape à la machine les rapports, assure les repas sur un réchaud (ils dorment souvent sous la tente).
Veuve en 1964, elle est restée dans cette région qu’elle a adoptée avec engouement, forte de multiples anecdotes qu’elle ne se lassait de raconter avec ses yeux pétillants d’intelligence et de curiosité.