La mémoire des lieux et la mémoire des hommes et des femmes qui l’ont façonné sont indissociables.
Ainsi en est-il de l’artiste peintre Lucien de Maleville et de la Ville de Cénac-et-Saint-Julien. La rue Lucien de Maleville ou carrièra Lucien de Maleville en occitan avait été officialisée en 2022 au terme de la procédure d’adressage. Le conseil d’administration de l’association Lucien de Maleville qui gère les droits de propriété intellectuelle de l’artiste et veille conjointement avec les ayants-droits au respect du droit moral sur son œuvre, avait fait part de son plein soutien à ce projet dès novembre 2018.
Les nouveaux panneaux ont désormais été installés.
Lucien de Maleville a rendu à Cénac par sa peinture ce que Cénac lui a donné par la variété des sujets d’inspiration.
C’est en 1927 que Lucien de Maleville acquiert à Cénac sa propriété du Viviers rebaptisée Aiguevive où il demeure à l’année à partir de 1938 et jusqu’à sa mort en 1964. La famille Maleville était implantée à Domme et Cénac depuis plusieurs générations. Jean Maleville, ancêtre de l’artiste, y avait construit le château du Thouron (voisin de l’école municipale) en 1734-1735 pour une activité de chais et tonnellerie. On raconte même qu’il aurait planté le platane remarquable au tour de taille de 7,60 mètres, que Lucien de Maleville recense en 1950 alors qu’il est devenu inspecteur des sites de la Dordogne et vice-président de la commission des sites du département.
Le port de Domme, la route de l’église, la Feuillade, la Burague, la route de Saint-Julien, le pont et les baigneurs, les vues sur la Domme depuis Cénac… sont autant de sujets très présents dans sa peinture impressionniste des années 1940 et 1950. Jusqu’à sa dernière toile réalisée l’année de sa mort : Le village de toile, sur les berges de la Dordogne à Cénac, évocateur de l’essor du tourisme.
Je me félicite que la Ville de Cénac-et-Saint-Julien, en nommant une rue du nom de l’artiste, rende hommage au travail considérable qui fut le sien pour rendre sous le trait pinceau la beauté de ces lieux. Cet hommage viendra compléter celui que rendit la Ville de Sarlat à l’artiste en 1985 avec une place Lucien de Maleville, et la Ville de Périgueux en 1964 avec une plaque sur la maison de naissance de l’artiste au 1 rue de Paris.
En tant que petite-fille de l’artiste, la « rue Lucien de Maleville » est à jamais associée à la représentation sensible et même poétique qu’en a faite mon grand-père. Dans ses toiles, j’y ai vu dès ma jeune enfance « la sieste », « la glycine », « le tabac Vigiers », « le capiol ». Inscrire durablement Lucien dans ce lieu est fidèle à ses choix artistiques.
Olivia de Maleville
Présidente