L’association propose de poursuivre la découverte d’une œuvre de l’artiste-peintre Lucien de Maleville (1881-1964) sur un sujet en relation avec Domme, Cénac et ses alentours. La représentation de la bastide, de ses ruelles, de ses places, de certains de ses édifices, occupe une place importante dans l’œuvre de Maleville qui a vécu une grande partie de sa jeunesse à Domme qu’il a pu ensuite contempler depuis Cénac à partir de 1938. Décédé en 1964, Maleville est inhumé au cimetière de Domme.
Le Thouron, crayon aquarellé, 1946, collection : Fonds d’atelier Lucien de Maleville
Le Thouron, photographie, août 2019.
©ALDM
Ce croquis inédit réalisé sur le vif par Maleville au Thouron dans les années 1946 a été redécouvert dans le fonds d’atelier de Lucien de Maleville lors de son archivage complet en 2020 sous la conduite de l’association. Il vient compléter la présentation que nous avions faite en novembre 2015 (La Vie dommoise n°56) du croquis de Maleville sur le platane du Thouron.
Nommé inspecteur des sites de la Dordogne et vice-président de la commission des sites du département en 1942, Maleville réalise dans ce cadre des centaines de dessins, encre de chines et lavis, sur des édifices, des détails architecturaux et des sites qu’il contribue à protéger. A Domme, les édifices remarquables font déjà depuis longtemps l’objet d’une protection au titre des monuments historiques mais pas encore Le Thouron…
Géographiquement situé à la croisée des communes de Cénac et de Domme, le château ou la maison est témoin des liens étroits qui ont historiquement unis ces lieux, par l’activité économique et les liens humains.
Histoire du Thouron
Construite par Jean Maleville (1697-1767), commerçant en vins, ancêtre de Lucien de Maleville, en 1734-1735 pour une activité de chais et tonnellerie, cette bâtisse de caractère est constituée par un corps de logis central flanqué de deux ailes sur l’entrée.
Cette construction est typique de l’architecture du 18e siècle dans notre région. Plusieurs propriétaires se sont succédé jusqu’à l’acquisition par la commune de Cénac en 1946 pour l’école communale adjacente. La bâtisse a notamment servi de logement pour les instituteurs et leur famille. Aujourd’hui seule une partie du bâtiment a un usage notamment pour des activités périscolaires et pour entreposer du matériel municipal.
Le bâtiment est témoin d’une page importante de l’histoire locale avec l’essor du commerce du vin au 18ème siècle qui valut une concurrence ardue avec les négociants de Bordeaux et se solda par une victoire des vins du Haut Pays. Le nom Thouron signifierait « lieu de sources ».
Un monument protégé
Sur l’intervention de Lucien de Maleville recenseur du patrimoine, le monument est inscrit partiellement en 1946 au registre des monuments historiques, pour ses façades et sa toiture dont une partie en lauzes. Cette protection a notamment permis de préserver le caractère du bâtiment.
Quelques sources bibliographiques complémentaires recommandées :
Croquis de monuments et de sites du Périgord par Lucien de Maleville 1943-1962, coédition de l’association Lucien de Maleville et des Editions de l’Entre-deux-Mers, 2010, 224 p.
Cénac et Domme, histoire et chroniques d’un terroir, Anne Bécheau, Carsac-Aillac, 2009 : illustré de 10 dessins et 10 toiles de Lucien de Maleville. 304 pages.